Cette amphore est parmi les rares objets représentatifs de la céramique attique à figures noires présents dans la collection d’Aleria. La figure noire désigne une production de céramique d'Athènes et de sa région, entre le début du VIIe siècle et la fin du VIe siècle av. J.-C. Dans cette technique, les figures se détachent en noir sur un fond clair. La couleur de fond était soit celle, naturelle, de l'argile utilisée, soit celle d'un engobe clair. La figure noire est largement supplantée, à partir de 530 av. J.-C., par le style à figures rouges, qui inonde le marché des productions de céramiques attiques. La découverte dans la nécropole de Casabianda de cette amphore, ainsi que d’un skyphos, de petites œnochoés et de tessons non complets est un marqueur chronologique très important pour datation des tombes d’Aleria.
Cette amphore présente une ouverture circulaire à rebord oblique saillant, un col court à paroi concave, une panse ovoïde se resserrant sur un pied mouluré. Deux anses verticales bifides prennent attache sous le rebord. Un décor en figures noires incisé recourt aux rehauts blancs pour les chairs féminines et au pourpre pour certains détails, et un vernis brillant vient parfaire l’ouvrage. Sur l’une des faces, un personnage féminin assis de profil vers la droite tient ses deux mains levées qui tiennent des crotales. Vêtue d’une longue tunique aux plis incisés et d’une écharpe aux pans pointus. Ses cheveux sont ramassés en chignon et retenus par un ruban pourpre. L’autre face figure une scène de danse à deux personnages féminins brandissant dans leurs mains tendues deux crotales. Elles portent toutes deux des colliers rehaussés de pourpre et sont environnées de pampres entrecroisés.