Cratère en cloche attique

Matériaux : Céramique à figures rouges - Ve siècle av. J.-C. Dimensions : 30 x 31,5 cm N° d’inventaire : Musée d’Archéologie d’Aleria – MAA-2018.0.185

Fonctionnalités

Ce cratère figure Dionysos muni des attributs qui sont habituellement les siens dans la mythologie grecque. Fils de Zeus et de Sémélé, il est le seul dieu à être le fils d’une mortelle. Cette dernière a été tuée par Héra, tandis que Zeus a eu juste le temps d’extirper l’enfant du ventre de sa mère pour le faire grandir dans sa cuisse, qu’il a entaillée suffisamment et recousue, pour lui permettre de venir au monde à terme. Occupant une place à part parmi les autres divinités, il tourbillonne autour des mortels afin de leur faire connaître la démesure et toutes ses tentations. Les attributs de Dionysos sont la grappe de raisin, symbolisant la vigne, le sceptre ou thyrse, le lierre qu’il porte souvent en couronne, la figue. Il chevauche parfois une panthère, à peine vêtu, un âne, ou un bouc et adopte des postures nonchalantes et provocantes. De nombreuses civilisations lui rendent hommage. Dans la religion étrusque, il se nomme Fufluns, ou Puphluns, dieu de la vie végétale, du bonheur, du vin, de la santé et de la croissance en toutes choses. Il est adoré à Populonia (en étrusque Fufluna ou Pupluna) et a donné son nom à cette ville. Dans les tombes de la nécropole de Casabianda, où se côtoient des productions attiques et étrusques, les représentations dionysiaques montrent clairement le lien entre ces deux divinités, puisque l’on retrouve les représentations et les attributs communs à Dionysos et à Fufluns.

Le décor de ce cratère en cloche est attribué au peintre du Dinos, considéré comme l’un des plus importants peintres de céramiques à figures rouges de la période classique. Sur la première face, quatre personnages composent une scène d’hommage à Dionysos. Celui-ci, assis en position centrale sur un siège invisible, est tourné vers la droite et tient un thyrse de la main gauche. Il est couronné de laurier et son himation retombant le laisse dévêtu. Derrière lui, debout, un satyre nu, barbu, joue de la flûte. Devant le dieu se présente un jeune homme barbu, également nu, l'épaule recouverte de la nébride, qui lui tend un flot de bandelettes de sa main droite. Il tourne le dos à une jeune fille qui, revêtue d'une tunique plissée, s'avance en tenant une patère dans sa main gauche et en tendant l'index droit vers le sol. Sur la seconde face, debout, trois personnages, enveloppés dans leur manteau, conversent. L’un d’entre eux dirige l'index vers le sol.

De la fabrication
à la découverte au musée