Ce cratère, associé à un ensemble d’autres objets et offrandes évoquant les cérémoniels mis en œuvre lors de funérailles, comme le banquet et le symposium, était déposé dans l’espace central de la chambre funéraire. La thématique du combat contre le griffon peut laisser penser que cet objet était destiné à rendre hommage à un guerrier.
Au moment de l’inhumation, le défunt était en effet accompagné par les objets qui représentaient son rôle social, au sein du groupe familial et de la communauté dans son ensemble. Ces objets étaient disposés avec le corps pour l’accompagner dans la vie après la mort.
Les symboles de l’âge adulte et du sexe masculin, comme le rasoir ou le couteau, et les symboles du rôle social et communautaire de l’homme, comme les armes (couteaux, épées, machairai, hâches, casques et boucliers) et la possession du cheval (harnachements), signe de l’aristocratie, étaient déposés dans la chambre funéraire à proximité directe du défunt ou posés directement sur son corps.
Ce cratère en cloche présente un bord évasé, une haute panse à tige cylindrique et un pied en gradin. Ses deux anses horizontales sont relevées dans un plan vertical. Sur fond noir, un décor peint de figures rouges présente d’un côté deux guerriers Arimaspes armés luttant contre un griffon. Ce dernier, cornes dressées, crinière en crête, mufle épais et longue queue, déploie ses ailes en se dressant sur ses pattes postérieures. L’autre face du cratère est ornée d’une scène aux trois personnages drapés, de profil, l’un d’entre eux portant un tympanon.
Cet objet faisait partie d’un riche mobilier découvert dans une vaste tombe à chambre, où les corps de plusieurs sujets étaient disposés sur des banquettes latérales ou des lits funéraires.